Lourd

« Mon parcours de deuil me paraît interminable dans le sens où cela va faire presqu’un an que Raphaël a quitté mon ventre en étant déjà mort. Et je n’ai pas vu le temps passer.

La douleur est toujours aussi intense, violente et pesante. C’est moins présent car on en parle moins, mais à la moindre évocation, les larmes montent et la gorge se serre. J’ai eu différentes phases durant cette année. Je suis actuellement plus en paix avec cette perte car je reste convaincue qu’elle est peut être un moindre malheur que s’il avait vécu en étant malade, ou s’il était décédé après quelque temps de vie.

Je sais que j’ai de la chance, j’ai une famille que j’aime, que j’ai choisi. Nos enfants vont bien et cette épreuve a mis en avant l’amour sans faille que l’on se porte avec mon mari. Tout le monde ne connaît pas ça, alors, là où je pensais être victime d’injustice et de malchance, je crois que j’ai plutôt ouvert les yeux sur la chance que j’ai déjà et que je pensais acquise.

J’ai peur maintenant, une peur que je n’avais jamais connue, celle qu’un malheur arrive sans prévenir. Mais j’ai aussi un apaisement, et je crois, la sagesse de savoir apprécier ce que j’ai déjà. Je dois aussi faire le deuil de la personne insouciante que j’étais jusqu’au 6 septembre dernier, celle qui avait confiance en la vie. Ce n’est pas évident et le chemin est loin d’être parcouru.

Je crois aussi que le deuil périnatal n’a jamais vraiment de fin, c’est une perte inconcevable, inacceptable et dont l’impact est trop grand pour que cela soit plus léger à porter un jour. »

Mylène

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